À Genève, Le Messie par Gli Angeli
« Dans un esprit chambriste qui relègue aux oubliettes les cérémonieuses lourdeurs attachées à une esthétique passéiste, Stephan MacLeod s’ingénie à assouplir le canevas orchestral qui ne comporte que vingt-et-un instrumentistes, alors que l’ensemble vocal inclut treize chanteurs, d’où émanent les quatre solistes. Par les premières phrases de son accompagnato (ou récitatif) « Comfort ye », le ténor anglais Thomas Hobbs impose un art de la déclamation et un timbre clair qui lui permet de négocier avec aisance les passsaggi rapides de son air « Ev’ry valley shall be exalted » (...) “Stephan MacLeod [..] se tourne vers le public pour livrer les soli de basse avec ce coloris granitique qu’il rend ô combien expressif dans son air « The people that walked in darkness » (...) Sophie Junker fait valoir son soprano fruité dans le célèbre « Rejoice greatly » où elle démontre une aisance notoire dans l’exécution des traits de coloratura. (...) Le chœur est le continuel vecteur de l’intensité dramatique, réussissant même à bannir l’éclat factice du célèbre Hallelujah, [alors que] “Worthy is the lamb that was slain“ apporte une digne conclusion à cette magnifique exécution qui suscite l’enthousiasme du public. »
24/12/2024, Crescendo Magazine
Paul-André Demierre