BACH
Passion selon Saint Jean
A Leipzig, Johann Sebastian Bach a composé plusieurs Passions pour les services du Vendredi Saint. Certaines ont été perdues, et des deux qui nous sont parvenues, la Passion selon Saint Jean est celle de l’urgence, de l’humanité ébranlée, des sentiments immédiats et exacerbés, en opposition avec la Passion selon Saint Matthieu dont le ton est plus contemplatif. Ici, tout est théâtre, tout est spectacle. Il y a la place laissée à l’action tout d’abord puisque Bach et son librettiste choisissent de prendre le récit de l’évangéliste au moment même de la trahison et de l’arrestation du Christ. Nul recul ici, nul répit : l’auditeur est saisi dès les premières mesures de l’œuvre et les effets conjugués de la puissance du récit et de la profondeur de la musique de Bach ne vont plus le lâcher. Une exécution de la Passion selon Saint Jean, aussi informée historiquement qu’elle soit, est forcément un compromis. En effet, Bach n’en a pas laissé de version définitive comme il a pu le faire pour la Passion selon Saint Matthieu. Le puzzle qu’il nous a laissé n’en forme pas moins une des plus belles œuvres musicales de l’histoire, tragique, palpitante, et époustouflante de beauté.
Durée: 2h + 20’ d’entracte