Après les deux Messes “luthériennes” en sol majeur et sol mineur données la saison dernière, cette nouvelle étape de notre Intégrale des cantates se penche sur les deux autres œuvres de ce corpus unique et si particulier dans l’œuvre de Bach. À l’instar de ce qu’il avait fait avec sa Messe en si, il parodie en effet dans ces messes des extraits de ses propres cantates. Leur structure et leur longueur, parfaitement adaptées à la liturgie, peuvent laisser penser qu’elles étaient destinées à de grandes fêtes religieuses à Leipzig ou à Dresde, mais la musicologie n’a pas encore d’explication définitive sur la genèse et la destination de ces quatre messes. La cantate BWV 40 qui date de décembre 1723 complète ce programme. Quelle merveilleuse extension de notre terrain de jeux que ces messes luthériennes ! Étudier de près la facilité avec laquelle Bach prosodie en latin sur de la musique destinée tout d’abord à des chœurs et airs en allemand provoque, comme pour la Messe en si, la stupéfaction et une admiration renouvelée pour son talent unique !